Tango et mieux être
Notre corps est le produit d’une histoire, d’une somme d’expériences
Mais la conscience que nous avons de notre corps aujourd’hui, ici et maintenant, a gommé cette histoire, ces expériences. Nous vivons notre corps comme une présence à l’actuel, comme s’il venait de naître.
Nous le vivons encore mieux ce corps s’il est en bonne santé, confortable, sans surprise. Mon professeur de philosophie disait « la santé c’est la vie dans le silence des organes »
On reproduit donc confortablement notre quotidien au travers de routines agréables venant rythmer la journée : les repas, une marche, un verre entre amis, une petite sieste, le sommeil …
Pourtant on ressent parfois la nécessité de produire de l’évènement, de sortir de la routine ; on ressent confusément que l’immobilisme c’est la mort, on va chercher de l’intensité et c’est là que le tango argentin dansé, trouve tout son intérêt et vient embellir la vie de ceux qui ont eu la chance de le rencontrer.
« Le tango argentin va faire vivre durée et intensité sur un mode différent du corps quotidien.
Le tango c’est une présence différente, une intensité de présence différente, une mobilisation différente de la présence, une valorisation de cette présence. C’est le plaisir d’une plus profonde présence à notre corps que le quotidien nous fait oublier pour un confort plus douillet. La survie a fait oublier la vie » écrit Remy HESS, chercheur, enseignant et tanguero.
L’âme et le corps qui se « mettent en risque » dans le tango retrouvent la vie, même si, et certainement parce que, pour cela ils choisissent l’inconfort.
Le tango c’est l’intensification de la présence. On se met dans un état de mobilisation musculaire et psychique qui pourrait être proche de la tétanie comme un félin qui se prépare à attaquer une proie. Le premier pas de tango, le premier pas tout simple est déjà une somme d’énergie psychique et physique intelligemment concentrée.
C’est d’autant plus dynamisant qu’on y ajoute la dimension duale : on ne danse pas seul, mais avec un autre être humain qui lui aussi vit son corps dans le tango d’une manière différente et qu’il s’agit d’harmoniser le tout. On partage donc un bref moment d’intensité, un moment d’une présence différente à la vie.
En résumé le tango est une thérapie douce parce qu’il nous fait mieux prendre conscience de qui nous sommes, de comment nous vivons notre quotidien, de combien la vie peut être plus riche, plus dense, de combien se mettre en risque, se mieux connaître, mieux connaître les autres, sont des facteurs de santé et de bonheur.
Trouver d’une façon douce, agréable, conviviale un meilleur équilibre psychique et physique c’est aussi cela le Tango Argentin.
Robert Canonne, février 2010
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Amitiés, Robert